Le Challenge No Shopping

Le principe:  pas de shopping pendant un an. A chacun d'y mettre ses limites. Les miennes étaient simples pas de shopping vestimentaire pendant un an. Si je souhaite un vêtement, une seule solution, me le coudre (ce qui en soi est la partie facile du challenge car j'adore la couture!). Mon défi a commencé après les soldes d'été, début août. 

Quelques mois plus tard, je n'ai toujours pas craqué! Voici mon cheminement. 

Je ne suis pas vraiment ce que l'on qualifierait d'une shopping addict. Je n'aime pas spécialement faire du lèche-vitrine. Lorsque je fais du shopping, cela va relativement vite, je vais toujours vers les mêmes vêtements, les mêmes marques, les mêmes couleurs (le noir, le bleu marine, ... normal ce sont les plus courantes pour des raisons marketing). 

J'ai eu l'occasion de faire une longue pause shopping suite aux grossesses/allaitement/post partum. Mais voilà, 3 ans et 2 enfants plus tard, mon corps n'était plus tout à fait le même. Beaucoup de femmes découvrent ça, la poitrine change (pour moins bien ou pour mieux!), le bassin s'élargit, on perd ou on prend du poids, et même si c'est statut quo sur la balance, on ne rentre plus tout à fait de la même façon dans ses vêtements.

Pour moi, tout était trop large. Chouette, une super occas' pour faire une grosse virée shopping me direz-vous (ce fut également ma première pensée)! Mais non, je n'avais plus cette envie de retourner dans les mêmes magasins, essayer les mêmes vêtements une taille en-dessous, les mêmes couleurs...

C'était donc une opportunité de consommer différemment, de revoir ma morphologie, d'essayer d'autres choses, d'autres matières, d'avoir une réflexion plus éthique et écologique sur le shopping vestimentaire, et surtout de sortir du marketing qui nous bourre le crâne!

Le défi No Shopping tombait à pic. Avec deux mioches en bas âge, une vie professionnelle et sociale bien chargée, équipée de la vieille machine ronronnante de ma maman (une Elna de 32 ans), je décidas de revoir ma vision de la mode!

Conclusion : je n'ai aucune envie de retourner faire du shopping! Après analyse, voici mes raisons.

Les premières semaines (voire mois), j'ai eu tendance à devenir une acheteuse de tissus (et de patrons) compulsive, ce qui n'est vraiment pas mieux qu'une shopping addict. J'ai entassé quelques mètres de tissus avant de me demander ce que j'allais en faire.

Je me suis ensuite raisonnée, le principe de ce challenge est de revoir son mode de consommation. Je me suis donc posée plusieurs questions avant d'effectuer mes achats. Le gros avantage de la couture est qu'il faut du temps pour créer le vêtement, et que je souhaitais que ce temps consacré à la confection du vêtement aboutisse à du concret. Je me suis donc demandée : Vais-je le porter? Cette coupe met-elle ma morphologie en valeur? Cette couleur est-elle adaptée à mon teint? Est-ce la bonne matière pour ce type de vêtement? Est-ce que j'ai déjà un vêtement de ce type?

Ensuite sont venues de nombreuses réflexions sur la provenance de mes produits. Je me suis renseignée sur les différents labels de qualité, bio, GOT, oeko-tex etc. J'essaye de privilégier l'utilisation des tissus de mon stock, et si je souhaite un nouveau tissu, d'opter pour un tissu français, belge ou européen (je n'exclue pas quelques craquages!). Idem en ce qui concerne les patrons, j'aime utiliser les patrons de créatrices indépendantes, qui mettent tout leur coeur et passion pour proposer des modèles uniques. Et une règle simple s’est mise en place : à chaque tissu son projet et à chaque projet son tissu. Plus d’achat sans savoir qu’en faire!

Je me suis également penchée sur la réutilisation des chutes de tissus, dans des projets zéro déchet, ou la confection de vêtements pour mes enfants... tout cela est en cours!

Une chose est sûre, je suis prête à relever ce défi un an de plus! Et pourquoi pas pousser la réflexion plus loin : inclure les sous-vêtements, donner une seconde vie à de vieux vêtements en les réinventant, utiliser des tissus exclusivement bio, européen, éthiques, étendre le défi à d'autres aspects de ma vie de (sur)consommation... Affaire à suivre!